La fracture numérique en France, bientôt un vieux souvenir ?
La fracture numérique s’est réduite en France, selon une étude publiée au mois de juin par l’Insee. En 2012, 75% des français se sont connectés à Internet sur les trois derniers mois contre 56% lors de la dernière enquête de l’Insee en 2007.
Taux d’internautes par génération :
- Les personnes nées après 1990 sont hyper-connectées avec un taux d’internautes qui approche les 100% (98,6% contre 91,0% en 2007).
- De 1970 à 1989, le taux a augmenté de presque 12 points (92,7 en 2012 contre 80,9 % en 2007).
- De 1950 à 1969, l’évolution est d’un peu plus de 17 points (76,8% en 2012 contre 59,6 en 2007).
- Le taux d’usagers de la génération née avant 1930 progresse de presque 5 points (8,4% en 2012 contre 3,5% en 2007).
Qui surfe sur Internet en France ?
Sans surprise, ce sont les plus jeunes (- de 30 ans) qui sont les mieux équipés. Ils sont 96,4% à posséder un ordinateur et 96,2% à disposer d’Internet à domicile, dont 88,3% qui déclarent y accéder tous les jours ou presque.
Chez les plus mordus, on trouve aussi les cadres et les professions libérales (92,3% déclarent se connecter chaque jour ou presque sur un total de 99,1% au cours des trois derniers mois), les étudiants (89,7% sur 99,1%), les professions intermédiaires (86,6% sur 97,1%), et les chômeurs (81% sur 87%). Les retraités sont aussi adeptes du surf quotidien puisqu’ils sont 72% à se connecter chaque jour ou presque sur 40,9% à avoir utiliser Internet dans les trois derniers mois.
Les différences entre les catégories socioprofessionnelles se réduisent aussi considérablement puisque les ouvriers sont désormais 84% à s’être connectés dans les trois derniers mois contre 53% en 2007. Les cadres sont 99% contre 97% en 2007. Soit un écart, entre cadres et ouvriers, qui est de 15 points actuellement contre 43 en 2007.
Le boom de l’Internet mobile
Le boom de l’internet mobile est indéniable, malgré l’inaccessibilité du réseau dont se plaignent parfois les internautes (35%). Ils sont désormais 40% à utiliser Internet en mobilité contre seulement 10% en 2007. Les adeptes sont majoritairement les plus jeunes (15-29 ans) avec 75% d’utilisateurs, les diplômés d’études supérieures (67% contre 30% des personnes sans diplômes), et les cadres (70% contre 40% pour les ouvriers et les employés).
Plus on est jeune, plus on participe aux réseaux sociaux sur un mobile (71% chez les moins de 30 ans), les plus âgées préfèrent la communication asynchrone en utilisant leurs mobiles pour la consultation et l’envoi d’e-mails.
Signe que les opérateurs doivent encore fournir un effort dans l’équipement des réseaux pour convaincre de nouveaux clients, 75% des internautes n’utilisent pas l’Internet mobile à cause de la lenteur de transmission.
La fracture numérique de l’Union Européenne
Si la fracture numérique se réduit considérablement en France, elle existe bel et bien entre certains pays de l’Union Européenne. La Suède, le Danemark, les Pays Bas, le Luxembourg et la Finlande dépassent tous 90% d’utilisateurs alors que la Roumanie n’excède pas 50 % et la Bulgarie, la Grèce et l’Italie n’atteignent pas les 60%.
Les Français, à la 8ème place, se trouvent plutôt en bonne position au-dessus de la moyenne européenne. L’action de l’ARCEP, des opérateurs et des collectivités territoriales, en ce qui concerne l’aménagement numérique du territoire, fera certainement croître le nombre d’usagers fixes et nomades dans les prochaines années.
Affaire à suivre…
Source
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=ip1452
Le problème aujourd’hui devient plutôt la fracture de vitesse de transmission, entre les vieilles connexions ADSL et la fibre, qui met encore trop de temps à se développer.
La fracture numérique s’est déplacée. Elle ne se résume plus depuis bien longtemps au taux d’équipement mais à la capacité intrinsèque d’utiliser les nouvelles technologies. En l’espèce la fracture d’usage est bien loin d’être résorbée.