Whosegame : Jeux Flash Gratuits (Casual Gaming) par Orange. Interview de Romain Maillart

Publié le 21 avril 2008 | par Sébastien Rousset

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whosegame
Pourrais-tu te présenter en quelques lignes pour commencer ?

Romain Maillart, passionné par le jeu vidéo et responsable de Whosegame. J´ai un parcours très orienté techno, notamment sur le mobile et l´internet. Ce sont des sujets internationaux et j´ai eu l´opportunité de travailler non seulement en France mais aussi en Espagne, en Allemagne et occasionnellement au Royaume-Uni.

Au-delà des télécom, j´ai développé une expérience sur des activités plus ludiques en particulier les jeux vidéos, mais aussi des services de " matchmaking " ou encore il y a quelques années, l´organisation de soirées " speed dating " dans des bars branchés sur Paris. Enfin à titre personnel, je suis également écrivain et auteur de deux romans.

Whosegame c’est quoi ?

Whosegame est un service d´Orange dédié aux jeux vidéos indépendants jouables via son navigateur internet. D´un côté des créateurs de jeux mettent leurs jeux en ligne et de l´autre nous proposons aux joueurs un catalogue de jeux qui doit permettre à chacun de faire une pause détente sur son ordinateur sans se compliquer la vie. Finalement on n´est pas très loin du speed dating : 10 secondes pour accrocher le regard, 10 minutes pour convaincre et plus si affinités.

En outre, nous développons en interne un " authoring tool " qui permet de créer un jeu flash très simplement, à base de glisser-déplacer. Il y a une vraie demande pour des outils basiques de création de jeux. Ceci étant dit notre outil offre des possibilités également aux utilisateurs avancés : il est possible de coder des éléments de jeux avec des comportements nouveaux sans toucher au code de base. C´est une techno originale que nous espérons pouvoir développer et diffuser sur le net.

Pourquoi avoir créé ce service chez Orange ?

Il y a plusieurs niveaux de réponse. Pour une part, Whosegame s´intègre dans la stratégie de développement d´Orange sur les contenus, en particulier les contenus vidéo-ludiques proposés par Orange. D´autre part, nous avons la conviction de pouvoir apporter quelque chose de neuf dans le petit monde du jeu web.

En observant ce secteur, nous nous sommes rendus compte du profond déséquilibre qui existait entre les créateurs de jeux flash et les sites qui hébergent ces jeux sans toujours recourir à l´autorisation de l´auteur du jeu en question. Notre objectif est de contribuer à remettre le créateur de jeux au centre du système afin qu´il devienne le premier bénéficiaire de son oeuvre ce qui n´est pas le cas en général aujourd´hui.

Combien de temps as-tu mis de l’idée à la réalisation du service ?

La version alpha du site whosegame.com a été lancée en octobre 2007 et a nécessité environ 3 mois de développement. On travaille sur des cycles courts de trois semaines à un mois afin de pouvoir nous adapter rapidement . Cette flexibilité est nécessaire pour nous car le secteur évolue sans cesse même si on voit de grandes tendances se dessiner. Whosegame est encore dans son enfance et on va encore le faire beaucoup évoluer sur 2008.

Avec qui travailles-tu au quotidien sur ce service ?

Nous sommes une équipe d´une demi-douzaine de personnes qui se répartit entre conception, développement et intégration. Par ailleurs nous travaillons en collaboration avec GOA, l´unité d´affaires Jeux d´Orange. Pour nous ce soutien est précieux car il y a une complémentarité naturelle entre l´offre jeux de GOA notamment sur le portail Jeux d´Orange et ce que propose Whosegame sur le jeu flash indépendant.

Quels sont pour toi les modèles de revenus possibles autour des jeux flash ?

Pour parler un peu des modèles économiques, il y a trois types de modèles sur internet : à base de publicité, d´abonnements ou de transactions. Dès lors qu´on travaille sur des contenus non exclusifs qui peuvent être accédés via de multiples sites, il n´est pas réaliste de parler des deux derniers ; reste la publicité.

Pour caricaturer, on a deux modèles de revenus pour les jeux flash : des jeux non exclusifs gratuits monétisés par la publicité et des jeux exclusifs avec un mix payant/publicité. Mais il ne faut pas se leurrer, pour qu´un joueur soit prêt à payer pour jouer sur le web, il faut lui proposer une valeur ajoutée substantielle, compte tenu de l´ampleur et de la qualité de l´offre gratuite.

Comment allez-vous monétiser le service ?

C´est un sujet central, mais je pense qu´il faut reformuler légèrement la question : ce sont les jeux qui doivent être monétisés. Notre objectif est de mettre en place un système qui soit gagnant pour les game designers. En effet, c´est en permettant aux concepteurs de jeux de se rémunérer de manière satisfaisante qu´on créera un écosystème sain.

La monétisation passera nécessairement par la publicité, ce qui est intéressant pour nous car nous disposons avec la régie publicitaire d´Orange d´un levier particulièrement avantageux. Nous étudions aussi l´insertion de publicité dans les jeux, car c´est pour nous un moyen de garantir un revenu à un auteur lorsque son jeu se retrouve hébergé sur des centaines de portails de jeux flash qu´il ne maîtrise pas.

Existe il des concurrents à Whosegame en France et à l’Etranger ?

Oui, le nombre d´acteur sur le jeu web est énorme. Si on se focalise sur les services qui rémunèrent les auteurs, se dégagent deux catégories :

– Les services de partage des revenus associés aux publicités affichées dans le jeu ou sur la page qui l´héberge

– Les services d´achat/vente de licences pour jeux flash indépendants (sponsoring, exclusivité, IP)

A ceux-ci s´ajoutent les concours de soumission de jeux flash dont les dotations s´apparentent en général à un achat de licence sous conditions.

En revanche, si ces services sont nombreux, la plupart sont basés aux Etats-Unis, ce qui pose un problème de rémunération pour des game designers européens étant donné la faiblesse actuelle du dollar relativement à l&acu
te;euro.

Quels sont vos ambitions pour cette année 2008 ? et 2009 ?

Nos objectifs sont assez primaires : Nous développer, gagner en audience et travailler avec de plus en plus de game designers. Par ailleurs, les retours positifs que nous avons eu sur notre outil d´édition de jeux en ligne nous incitent à nous développer dans ce sens. Alors une version améliorée de l´authoring tool actuel ? de nouvelles IP ? Nous verrons.

Quels sont les sites de jeux en ligne que tu apprécies bien, les créateurs de jeux flash qui t’impressionnent d’originalité ?

Naturellement, Whosegame est mon site favori ! En dehors de Whosegame, ce qui retient mon attention dans un site de jeu flash, ce sera sa sobriété esthétique, la facilité d´accès aux jeux, la profondeur du catalogue et surtout la relation qu´il entretient avec les game designers.

Ce qu´il y a de fascinant avec les jeux indépendants c´est qu´on sort des sentiers battus. J´aimerais citer notamment Coil de Komix pour son atmosphère envoutante, Areas de Ridiculous qui est une sorte de shooter de réflexion, Fold de Joe Lester et sa gestion remarquable de la physique ainsi que Dragon Flame qui est la création d´un des membres de notre équipe et qui connaît un succès mondial actuellement.

Je ne dois pas oublier les créations des étudiants d´ISART Digital (jeux) et de Supinfogame (jeux) qui ont contribué dans le cadre d´un concours de création qui leur était dédié. Ils ont réalisé un travail formidable en mettant au point des jeux de grande qualité et originaux.

As tu un message à ajouter ?

Ce que l´on voit aujourd´hui de Whosegame n´est que l´ébauche de ce que nous sommes en train de construire. C´est une aventure passionnante et j´espère avoir l´occasion de vous annoncer bientôt les nouvelles évolutions. Je vous remercie encore pour cette interview. A suivre.

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