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Publié le 10 janvier 2013 | par Nadia Bellifa

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Twitter : rétrospective sur une mine d’or numérique

En quelques années, le site de micro-blogging Twitter aura réussi à imposer son vocabulaire, et rendu dépendant plusieurs millions de Followers et Followings. La France compte dorénavant près de 5,5 millions d’utilisateurs.

Profils et engouement des usagers de Twitter

Si Twitter comptait 260 millions d’abonnés en 2011 et plus d’un demi-milliard fin juin 2012, seuls quelques dizaines de millions seraient actifs. La majorité d’entre eux sont des entrepreneurs, des journalistes, des financiers et des politiques.

Cette plate-forme s’avère aujourd’hui un véritable média dont l’influence dépasse parfois les autres réseaux. On se souvient encore de l’impact du média durant l’affaire DSK, où Twitter est alors devenu une source de diffusion privilégiée des journalistes et a joué un rôle majeur dans l’échange d’informations.

Outre les leaders d’opinion, les français raffolent aussi d’informations fraîches et instantanées : 62% des internautes passent par un média sur le web pour s’informer, et 24% d’entre eux le font via Facebook et Twitter pour en débattre avec leurs réseaux. (Données CSA)

Preuve de l’engouement dans le milieu politique, la primaire des socialistes a été très active sur la plate-forme et toutes les collectivités territoriales ou presque y ont désormais un compte. Aux États-Unis, lors de la dernière campagne à l’élection présidentielle, Barack Obama comptait presque 19 millions de followers contre un peu plus de 920 milles pour Mitt Romney. Plusieurs experts affirmaient alors que ce chiffre pouvait faire la différence sur le résultat de l’élection.

La vitesse de diffusion de l’information sur ce réseau dépasse parfois tout entendement et peu parfois créer des ravages. Il y a à peine un an la France en payait le prix en perdant son triple A. Bien avant la décision de l’agence de notation, la rumeur circulait déjà sur le réseau. De toute évidence, Twitter est devenu une mine d’information précieuse pour les marchés financiers. À ce titre, certaines sociétés ont même développé un indice pour mesurer les tendances des investisseurs en analysant les tweets de la plate-forme.

Économie de Twitter

Bien que le site communautaire soit devenu un véritable canal de diffusion pour les professionnels des métiers de l’information et de la communication, la monétisation reste encore un problème pour son modèle économique basé uniquement sur la publicité. Malgré le changement de cap en ouvrant l’espace publicitaire aux annonceurs par tweets diffusés et de belles recettes réalisées, le nombre d’abonnés ne seraient pas encore assez suffisant.

La croissance et la stabilité deviennent donc l’objectif numéro un pour la plate-forme. En cinq ans, trois dirigeants se sont succédés, Jack Dorsey l’inventeur de Twitter, Evan Williams le cofondateur, et aujourd’hui Dick Costolo, cofondateur de Feedburner. Ce dernier réintègre Jack Dorsey en tant que Directeur Exécutif et s’est fixé l’objectif de tripler les recettes de 2010 (45 millions de dollars). Selon le journal économique “Le Temps” en 2011, certains spécialistes estiment que le pari sera réussi dans les prochaines années avec des prévisions de recette de 150 à 200 millions.

Mais est-ce suffisant pour une entreprise condamnée à investir ? Rachat en 2008 du moteur de recherche Summize devenu Twitter Search, puis en 2009 de Mixer Labs pour la géolocalisation des tweets, en 2010 de Atebits et Bit.ly, et enfin au printemps 2011 rachat de Tweetdeck.

Pour soutenir ces investissements, la startup a toutefois réalisé de belles levées de fond. La dernière en date : 800 millions de dollars, pour moitié en provenance de Digital SKY Technologies Global qui entre à cette occasion dans le capital. Pour gagner en productivité et en image, l’équipe se consolide avec de nouveaux arrivants Adam Bain, un ancien de FOX interactive Media, David Rosenblatt ex PDG de Double Click et ancien Président de la publicité display chez Google, Mike McCue, fondateur de Flipboard et Peter Currie, investisseur de Flipboard. Plus récemment encore Mike Gupta venu de Zynga et Mike Davidson, co-fondateur de Newsvine, ont eux aussi rejoint l’équipe.

Avec un recrutement d’une telle qualité, on peut dire que Twitter se donne les moyens de poursuivre sa forte croissance. À condition aussi de rester à l’affût et réactive, lorsqu’on sait qu’elle est censurée en Chine et qu’un beau concurrent s’est profilé sur ce continent : Weibo, une plate-forme de micro-blogging qui règne en maître avec près de 400 millions d’utilisateurs.

Toutefois, il est à noter que la Twitter attire les convoitises avec les récentes rumeurs de rachat par Apple, et qu’elle gagne en valeur après son estimation cotée à 11 milliards de dollars par des analystes de Greencrest en cas d’IPO en 2014.

Formats publicitaires Twitter pour les annonceurs

La forte croissance des utilisateurs de smartphones en France joue en faveur des réseaux sociaux et si Facebook reste le roi incontestable, Twitter s’est imposé en peu de temps sur ce créneau et figure aujourd’hui dans le top 6 des sites mobiles.

Selon une étude américaine publiée par Emarketer, 70% des usagers de Twitter se connectent tous les jours, et 34% des plus mordus interagissent avec une publicité (clic, partage…).

En ouvrant son espace publicitaire pour les annonceurs vers toute la liste des utilisateurs, Twitter a élargi indéniablement les champs d’actions stratégiques des entreprises. De grands comptes se sont déjà lancés en France : Orange, Bouygues Telecom…

Trois formats et un “must célébrité” sont proposés :

  1. Les “tweets sponsorisés” : messages insérés dans le fil de l’information.
  2. Les “suggestions” : comptes proposés en suggestion par Twitter.
  3. Une “tendance” : achat de mots clefs d’une thématique particulière.
  4. Et enfin, la possibilité de s’offrir la notoriété d’une célébrité ou d’un blogueur influent : message véhiculé directement par le référent choisi.

Si cette nouvelle stratégie de monétisation semble promettre de belles recettes pour la startup, il faut nuancer les retours publicitaires avec le fait que beaucoup d’utilisateurs mobiles accèdent au site de Twitter par d’autres applications. De plus, la concurrence est lourde : Facebook, Google +, Weibo…

Le développement de sa régie publicitaire et la forte progression du nombre d’inscrits fournit sans contexte une belle mine d’or avec un vrai potentiel pour les entreprises. Et notre société de l’information se nourrissant d’instantanéité, Twitter est devenu par ailleurs une source incontournable pour s’alimenter et s’abreuver en infos fraîches.

À l’heure où les médias traditionnels font face à une crise des recettes sans précédent depuis les années 50, Twitter montre qu’il est encore possible de générer des revenus avec un modèle basé sur l’information.

Tweets à suivre !

Sources :
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/reuters-00489357-feature-quand-la-finance-gazouille-sur-twitter-526027.php
http://www.rts.ch/info/monde/4224757-twitter-pourrait-peser-dans-la-balance-electorale-americaine.html
http://www.crunchbase.com/
http://www.geekwire.com/2012/10000th-tweet-seattle-startup-vet-mike-davidson-joins-twitter-vp-design/
http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-twitter-evalue-a-11-milliards-de-dollars-en-cas-d-ipo-51922.html

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